~ Construire une fourmilière artificielle ~

Retour

Pour observer de grosses fourmis du genre Camponotus
Cette proposition est valable pour les grosses fourmis du genre Camponotus. Elle a été expérimentée pendant plusieurs années sur Camponotus maculatus à l'Ile de La Réunion et sur Camponotus ligniperda en métropole. Elle convient très bien pour les applications pédagogiques scolaires en classe de découverte de la nature. La mise en place d'une fourmilière artificielle nécessite deux outils. L'un, de capture, ou "aspirateur à bouche", l'autre, la fourmilière proprement dite. Cette dernière peut être construite en divers matériaux :
    .En verre et terreau
    .En verre simple
    .En plâtre de Paris.
Pour avoir construit les trois modèles, la première solution est la plus simple à fabriquer, même si les observations sont moins aisées. Les fourmis y sont très à l'aise. La deuxième solution est celle qui laisse un champ d'observation total. Mais ce ne sont que quelques espèces qui peuvent vivre et se développer ainsi (Pheidole megacephala pour La Réunion). La troisième possibilité est une solution de compromis qui convient à de nombreuses espèces.

Construction de l'aspirateur à bouche
Il est formé d'un tube de plexiglas assez solide et épais, d'un diamètre de 5 cm environ et d'une longueur de 15 à 20 cm. Deux bouchons de liège sont disposés aux deux extrémités. Ils sont perforés et sont traversés par deux embouts en plastique, creux et rigides, de 1 cm de diamètre. L'un est coudé et servira à aspirer les fourmis. L'autre, à l'extrémité opposée, est relié à un tube en plastique souple, suffisamment long pour être porté à la bouche, et aspirer les fourmis. Il est doté d'un filtre fin, en tissu ou en grillage, pour empêcher que les fourmis et les particules aspirées ne se retrouvent dans la bouche de celui qui aspire....ce qui arrive quand même, car souvent les fourmis attaquent le grillage et le perforent.....
Mais il est préférable de se procurer un petit aspirateur pour voiture, fonctionnant sur pile ou sur batterie, et d'y connecter l'aspirateur à bouche, car l'aspiration buccale peut irriter fortement les bronches à cause des jets d'acide formique projetés par les fourmis et par l'aspiration de fines particules de la fourmilière.
L'embout de respiration doit impérativement dépasser le bouchon de liège de 3 à 4 cm, afin d'éviter que les fourmis aspirées ne sortent du tube d'aspiration.

Construction de la fourmilière artificielle en verre
Elle est constituée d'un cadre en plexiglas épais, formant les parois latérales, et de deux vitres en verre non organique (pour plus de rigidité) dont on se sert comme sous-verres pour les tableaux (dimension standard de 30 cm x 24 cm). Ces vitres se trouvent facilement en grande surface et sont souvent protégées par un petit panneau d'isorel dur, dont on se servira pour obscurcir la fourmilière.
La base et les parois sont en plexiglas, d'une épaisseur de 5 mm. La base mesure 35 cm x 10 cm. Les parois latérales sont larges seulement de 3,5 cm, et la hauteur est celle des vitres, c'est à dire 24 cm.
Le collage des flasques latérales et des vitres se fera avec de la colle pour aquarium. Il est très important de bien découper le plexiglas et de bien l'ajuster contre les vitres, afin de ne donner aucune possibilité de fuite aux fourmis.
Le dessus de la fourmilière comprend deux plaques de plexiglas ajustées et collées. L'interne aura des dimensions légèrement inférieures, afin de s'encastrer le plus étroitement possible dans le corps de la fourmilière.
La colle à aquarium dégage pendant une semaine des vapeurs toxiques pour les fourmis. Il faudra donc attendre quelques jours avant d'installer la colonie.

Le couvercle est perforé en plusieurs endroits pour y insérer un tube d'humidification et un tube de liaison. Ces tubes sont en plastique et ont un diamètre de 1 cm. On se les procurera facilement chez les vendeurs d'aquariums. Les parois latérales portent un tube de liaison et un orifice d'aération. Ce dernier a un diamètre de 1,5 à 2 cm de diamètre. Il est muni d'un fin grillage métallique, assez solide pour résister aux mandibules des fourmis. Le plus simple est de démonter une passoire pour le thé....Le grillage découpé sera collé avec de la colle à base de cyanocrilate (attention aux vapeurs très irritantes pour les yeux et aux petits doigts des enfants qui peuvent se coller instantanément. Il est préférable que ce soit l'enseignant qui prenne en charge cette opération).

Sur le couvercle on collera une boîte en plastique transparent, à couvercle amovible (une boîte de chocolats Ferrero, convient très bien !). Elle sera fixée au couvercle de la fourmilière par des visses ou de la colle. Elle comporte une ouverture centrale basale de 2 cm et une grille d'aération supérieure ayant le même diamètre. Cette boîte servira de nourrisseur, de chambre d'observation et de déambulatoire.

Le tube de liaison latéral permet de raccorder d'autres modules, grâce à un tube plastique souple adéquat, et ainsi de faire de nombreuses expériences relatives à l'orientation, le marquage olfactif, la mémorisation des parcours et l'éthologie des fourmis. Une petite loupe d'horloger conviendra très bien pour découvrir le monde de ces insectes sociaux.

Fourmilière pour les Pheidole megacephala
Les Pheidole étant très petites, la meilleure façon pour les observer est une fourmilière tout en verre dont le cadre et les réglettes internes sont faites de barettes en plastique d'une section de 1 cm. Les réglettes internes seront collées avec de la colle à verre sur une face seulement. Disposée verticalement, la fourmilière permet une excellent observation des fourmis qui viendront s'installer sur les réglettes avec leurs oeufs, leurs larves et leurs nymphes. On pourra ainsi, avec une petite caméra branchée sur un moniteur TV observer et grossir toutes les activités des insectes (ponte de la reine, trophallaxie, langage des antennes, etc...).

Installation des fourmis
Une fois l'aspirateur à bouche réalisé et la fourmilière en verre terminée et débarrassée des vapeurs toxiques de la colle, on peut rechercher dans les troncs couchés et dans les souches des pinèdes, les colonies de fourmis.
De nombreux bocaux à confiture permettront de stocker momentanément les fourmis aspirées. On ramènera aussi des morceaux de bois de la fourmilière. Ils seront réduits en fragments assez fins et incorporés à de la tourbe ou du terreau. De cette façon, les odeurs coloniale et territoriale seront conservées et atténueront le stress inévitable du à l'opération. La tourbe sera humidifiée et bien tassée dans la fourmilière.
Les fourmis seront introduite dans la fourmilière artificielle au moyen de l'aspirateur à bouche, par l'intermédiaire des tuyaux d'humidification et de liaison. L'opération est assez longue et parfois un peu compliquée. Très rapidement les fourmis s'organiseront et creuseront de nombreuses galeries pour se cacher.
Pour la fourmilière à Pheidole, il suffira de relier par un tube souple le bocal à la fourmilière, d'oblitérer les faces de la fourmilière par du carton et d'éclairer vivement le bocal. Les fourmis repèreront très rapidement la zone obscure et viendront en peu de temps dans la fourmilière.
Dans le nourrisseur ou dans une boîte annexe raccordée au tube de liaison, on aura disposé, au préalable, des nutriments (eau sucrée, farine, graines pour les oiseaux, fruits aqueux et sucrés, morceaux de légumes). Par l'observation on découvrira rapidement les préférences nutritionnelles des fourmis.
Une bonne semaine est nécessaire pour que les fourmis s'habituent à leurs nouvelles conditions de vie.

Droits d'auteur
Les textes et les dessins sont protégés par les droits d'auteur. Pour toute utilisation scolaire, une entente préalable est nécessaire.

Retour